© Nicolas Guéguen
© Nicolas Guéguen

Les nouvelles poésies parlent d’atomes et d’accélérateurs de particules.

Les nouvelles poésies sont des litanies à n’en plus finir, à en vouloir du mal à son créateur, vouloir le supprimer, le nier, comme on finit, face au spectacle trop chaotique pour être le fruit d’un dessein, par nier Le Créateur des créatures.

 

Les nouvelles poésies voudraient rompre avec le passé, mais elles savent bien que cela leur est impossible, puisque nous ne sommes que la somme de son influence.

Les nouvelles poésies se donnent pour objectif de ne pas faner dans l’année.

Elles se disent Nouvelles pour ne pas trop s’écœurer et se donner du cœur à l’ouvrage.

Malheureusement pour leurs nuits, elles connaissent la mécanique, la chimie, l’astronomie, et se savent, à l’image de leur père, composées de carbone et d’hydrogène.

Pourtant, il leur arrive de s’aimer, de se trouver des charmes un peu désuets, tendrement pathétiques, telle la peau parfumée de picrate, peau rugueuse de l’antihéros possesseur des vérités cardinales.

 

Ces connasses de poésies rêvent d’espace et d’espaces que je n’ai pas les moyens de leur offrir. Alors, je leur donne des promesses et des litres d’ivresse à des heures si possible impossibles.

 

Parfois, je souhaiterais qu’elles m’oublient, aillent pinailler ailleurs. D’autres fois, jours de bonté coupable,  je les laisse jouer dans mon clos cerveau.

 

            Il faut dire qu’il m’arrive moi aussi d’aspirer à siffler des airs nouveaux, dégagés des automatismes, souffler là-dessus, décoller d’ivresse…

 

                                                ©AG